lundi 6 juin 2016

Manque !



 Mon cœur, tu me manques.
Tu manques à mes matins
Que tu contais chagrin
Quand le temps n'y était pas.
A ceux tout soleil
Quand le jour s'émerveille
D'un chant d'oiseau qui passait là.
Tu manques à ma main qui,
De la tienne garde l'empreinte
Nichée au creux de sa paume rougie
De ne serrer que le vide et la crainte.
Tu me manques
Mais le manque est égoïste,
Il nous appartient, nous rend triste.
Il se nourrit de l'absence.
Nous interroge sur l'existence.
Toi tu vogues,
Bien au delà des mers,
Là où l'horizon se noie dans l'infini.
Tu vogues,
Là où les temps se mêlent à l'univers.
Entre hier, demain et aujourd'hui.
Hier est passé, aujourd'hui est déjà demain.
Le temps n'y fait rien.
Il écorche et blesse
Là où ça ne se voit pas.
Il repeint les façades,
Joue sa mascarade
Mais anéantis, nous laisse.
Mon cœur, tu me manques...



Dors ma vie !




 Dors ma Vie,
Dors.
Loin des angoisses de la nuit, 
Là d'où tu es, tu souris.
Tu es revenu dans ton pays,
Dans ta belle Algérie,
Celle, lumineuse
Où le soleil n'est jamais en déclin.
Ta mère Angèle, t'y a donné la vie
Et les pieds sur deux continents
Aujourd'hui, elle vit dans les yeux d'une enfant
Dans laquelle bouillonne ton sang !
Dors mon Cœur,
Dors.
Au milieu de tes ancêtres chaussés,
Ceux qu'on appelle "pieds noirs"
Aux regards chargés d'espoir,
Ton bagage tu viens de poser.
Tu as retrouvé, tes copains, ton quartier,
Ton père qui depuis si longtemps, t'y attend.
Ta grand mère, un chausson à la main
Courant après ses diables de gamins.
Ton Grand Père et ses fanfaronnades,
Toujours présent à provoquer les rigolades.
Tu as retrouvé de cette époque
Tes jeux de gosse, 
Ton lance-pierres, tes caisses à roulettes,
Tes fous rires, tes facéties, 
Les oiseaux aux multiples couleurs
Ébouriffant de leurs ailes les immenses haies de fleurs.
Tu as retrouvé ceux qui avant toi sont partis
Dans une guerre sans merci.
Tes amis, trop jeunes pour mourir
Ton Amour de jeunesse
Égorgée par les hommes et leur folie.
Tu croyais ne jamais revenir dans ton passé,
Tu y es, je le sais !
Et pourtant ...
Tu es toujours ici parmi nous.
Contre ton gré, un jour,tu as traversé les mers
Foulant le cœur lourd, ta nouvelle terre.
Tu y as aimé, fondé ta famille
Élevé des enfants qui, par le cœur, étaient les tiens
Pris sous ton aile celui qu se nichait sous la mienne
Celui qui nous a dit oui, 
Quand on lui a parlé de faire un petit
Et sans distinguo, de la même façon tu les as aimés.
Aujourd’hui les petits sont mes soutiens
Et à leur tour, ont enrichi avec leur compagne,
Nos vies, de bambins.
Quels que soient les aléas de la vie,
Les virages pas toujours réussis,
Nos caractères si différents, 
Nos coups de gueule, 
Et nos prises de tête pour des conneries...
Notre famille est unie,
Riche des multiples facettes que tu as mises à ses pieds.
Une de nos petites filles a dit un jour
"Papy, il sait tout"
Alors tu sais que maintenant
Et pour toujours, tu es là en chacun de nous
Et à jamais ta place est dans nos cœurs...
Ici et là bas, repose en paix !
Dors mon cœur ...








Départ !



27 avril 2016;
Tu es parti vers des contrées inconnues,
Loin de toute souffrance.
Vogue mon Cœur, 
Vogue ...