lundi 22 octobre 2018

Chaussons abandonnés ...



Il n'est, de chaussons abandonnés
Que de rêves promenés,
Éparpilles à l'horizon dévasté
Du feu des mirages, soufflés !
Il n'est de retour, entre paupières, perlé
Qu'un feu de joie aux cendres jetées,
Virevoltantes, au gré des mots glissés,
Suintantes des maux injectés !
Jetée au mur de l'incompréhensible,
Tabassée d'une vague à peine audible,
Fouettée par le poids de l'inamovible,
Mais écraser du pied, l'ombre de l'intangible !
Enveloppée d'une nappe de brouillard
Quand, du passé, se voile le regard,
La traverser pour affronter l'immuable,
Qui natte, sur votre route, le divin et l’inéluctable.
@chilina@( photo perso)



mardi 29 mai 2018

regard !



On le dit "le reflet de l'âme"
En lui, toutes les certitudes,
Les incertitudes ...
Il peut être aimant,
Haineux,
Vivace ou indolent,
Fuyant ou convaincant,
Cinglant ou caressant
Froid comme un lac glacé
Ou chaleureux comme un manteau douillet
Distant ou enveloppant,
Réconfortant ou méprisant.
Vous croiserez
Au coin de votre vie, des bienveillants
Ou des mordants.
Certains provoqueront votre pitié
D'autres, votre gaieté.
Mais jamais vous n'oublierez
Peut être le pire ...
Front contre front, lire
Dans le regard d'une enfant
L'interrogation,
L'incompréhension,
En quelques mots ...
La folie des grands !

Toi, tu sais ....






Couleur Gris !




Au moulin du temps,
Se pare du regard
Le vide de l'absent.
Juste un quelque part,
Une place ensoleillée
Où se mure le passé.
D'une silhouette interceptée
A la terrasse ombragée,
La vue se larmes
Le corps est secoué,
Mais,
Déjà, les blés se lèvent...
Le présent vole le passé.
Doucement,
Les couleurs reprennent
Et suivent le vent.
Un musicien
Dans le lointain ...
Peu importe le glaive
Reprendre les armes
Et,
Avancer ....










Deux ans déjà !




Deux ans ...
Déjà deux ans que tu es parti.
Comme un arbre bien enraciné, la vie continue, subissant au grès des saisons, la douceur du printemps, la chaleur de l'été, la nostalgie de l'automne, la rigueur de l'hiver.
Pourtant, quelque saison qu'il soit, il ne faut pas creuser au pied de cet arbre.
On s’apercevrait que les racines tout comme les bourgeons, sont fragiles ...
Quelques temps avant ton départ, dans cette chambre à la grande baie vitrée, dans ce service si particulier et privilégié, si tant est que ce mot soit juste dans cette unité où le mot "Fin" ouvre la marche, comme nous le faisions de temps en temps, je me suis allongée près de toi sur ton lit d'hôpital, tu m'as prise dans tes bras et nous nous sommes endormis.
Cet après midi là, le médecin pourtant si précautionneux, m'a réveillée en entrant dans la chambre.
D'un regard très doux et d'un geste de la main il m'a fait signe de ne pas bouger et a refermé la porte doucement.
Mais au moment où j'ai reposé ma tête contre toi, à ton tour, tu t'es éveillé.
Et nous avons parlé ...
Souvent, dans ces moments là, tes mots alternaient entre la dureté, la tristesse, l'inquiétude de ce qui t'attendait ou de ce qui allait pouvoir m'arriver, la fatalité, la rage de tout quitter, quelques fois même allant même jusqu'à la haine envers tout et tous et même envers moi, mais le plus souvent, à l'amour.
Les miens se voulaient réconfortants, convaincants, aimants mais savaient ils restituer tout ce que j'avais au fond de mon ventre ...
Aujourd'hui j'en doute.
Aujourd'hui plus que jamais je sais que, oui tu étais généreux mais combien, oh combien, clairvoyant.
Ce jour là, avec plus d'intensité que bien d'autres fois, tu m'as dit ..
" bb, protège toi ...Surtout protège toi ..." et tout les mots qui ont suivi me semblaient tomber dans le non-sens tant j'étais loin de me douter.
Je savais ce qui à tes yeux, avait de la valeur, je connaissais tes propres "Valeurs", tes efforts pour accepter ou non accepter certaines choses, certaines personnes, tu m'as mise face à certaines réalités que je refusais mais qui aujourd'hui, se révèlent si justes ...
Oui tu étais généreux, vrai que moi, je ne sais pas l'être, j'ai juste su donner tout ce que j'avais.
Oui tu étais chaleureux, bienveillant mais tu avais tes idées et ton intransigeance concernant certaines griffures et baffes de la vie alors les choses graves, on les passait sous silence.
A moi de les porter sans possibilités de partager ce poids avec toi.
Pourtant c'était lourd, très lourd.
La douleur d'autrui, surtout proche, est bien plus écrasante que la sienne propre.
Et ajourd'hui, moins de deux ans après ton départ, je me rends compte combien tu avais raison.
Je ne me suis pas protégée ...
Et, pour la première fois de ma vie,
J'ai des regrets.
Non pas d'avoir fait du mal,
Mais d'avoir fait ce qui me paraissait bien !
La mer continuera de te balancer dans la fureur ou dans la douceur, au grès des saisons comme ces dernières le feront pour nous.
Nous serons, par la vie, ballotés, giflés, blessés mais aussi, quelques fois, caressés par un sourire, un mot gentil et même s'il ne vient pas de là où nous le souhaitons, ils nous porteront, le temps d'un effleurement, la chaleur dont nous manquons.
Et je sais, pour ces derniers, que certains viendront de Toi.